Que faire en cas de violences conjugales ?

Coups et blessures, séquestrations, insultes, intimidations, rabaissement, dévalorisation, humiliation, paroles offensantes, agressions ou tentatives d’agressions sexuelles… les violences conjugales peuvent se présenter sous différentes formes. Leurs conséquences physiques et psychologiques sont parfois extrêmement graves. Heureusement, les victimes ont la possibilité de se protéger de leur persécuteur de manière légale et de prendre des mesures en vue de mettre fin à leur calvaire.

Dénoncer le ou la conjoint(e) violent(e)

La première décision à prendre pour une victime de violences domestiques est de dénoncer les faits et l’auteur de ces actes aux autorités compétentes. Elle peut s’adresser en premier lieu à un médiateur familial pour entamer une discussion avec le persécuteur, si ce dernier est ouvert au dialogue.

En cas d’échec de cette démarche, le dépôt de plainte constitue l’étape suivante. La victime peut s’attacher les services d’un avocat spécialiste des violences conjugales pour l’accompagner dans cette procédure aussi délicate de contraignante.

Il convient de noter que l’aspect financier ne doit pas devenir un frein à la décision. En principe, les victimes peuvent prétendre à une aide judiciaire, la demande devant être déposée auprès du greffe du tribunal d’instance de laquelle dépend son adresse.

Trouver un accompagnement adapté auprès de spécialistes

Une personne qui subit des violences de la part de son ou sa conjoint(e) devra également se rapprocher d’une structure d’assistance spécialisée. Elle y trouvera le soutien psychologique nécessaire pour l’aider à gérer et à vaincre le traumatisme enduré. Elle peut appeler la police (17), le service dédié à l’aide aux femmes victimes de violences (3919) et le réseau France Victimes (116 006).

Par ailleurs, son avocat pourra l’assister et la conseiller dans l’ensemble des démarches qui permettront de la protéger légalement. Ce spécialiste du droit va ainsi l’accompagner lors du dépôt de la plainte ou de la main courante, pour l’initiation d’une procédure de divorce ainsi que pendant les démarches de saisine (par requête ou assignation) du juge aux affaires familiales en vue de recevoir une ordonnance de protection.

Cette décision servira à la mettre en sûreté, ainsi que ses enfants, et à les protéger des représailles possibles de leur agresseur. Le tribunal peut également ordonner des mesures d’éloignement temporaires.

En outre, l’avocat assistera son client pendant les audiences, les confrontations ou les séances d’expertise médicales en cas de préjudices physiques ou psychologiques causés par les agissements de son persécuteur.

Il recueillera les preuves et les différents éléments permettant d’attester de l’existence des violences. Il montera le dossier et élaborera la stratégie de plaidoirie pour défendre les droits et les intérêts de la victime.

Les dispositifs de protection et les solutions d'hébergement d'urgence

Lorsqu'une victime de violences conjugales décide de quitter son domicile pour se mettre à l'abri, elle peut bénéficier de plusieurs dispositifs de protection et d'hébergement d'urgence . En fonction de la gravité de la situation, des solutions existantes pour garantir sa sécurité ainsi que celle de ses enfants.

L' ordonnance de protection , délivrée par le juge aux affaires familiales, permet notamment d'imposer une interdiction de contact et d'éloignement à l'auteur des violences. Ce dernier peut également être contraint de quitter le domicile conjugal, même s'il en est le propriétaire.

Par ailleurs, des structures d'accueil spécialisées , comme les foyers pour femmes en danger ou les centres d'hébergement d'urgence, offrent un refuge temporaire aux victimes. Des associations telles que la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) ou le réseau France Victimes mettent à disposition des lieux d'hébergement et un accompagnement psychologique et social.

Certaines victimes peuvent également bénéficier d'un dispositif de téléprotection , tel que le téléphone grave danger (TGD) ou le bracelet anti-rapprochement (BAR) , permettant aux forces de l'ordre d'intervenir rapidement en cas de menace.

Il est essentiel que les personnes en danger connaissent ces solutions et sachent qu'elles peuvent être accompagnées dans toutes les démarches pour quitter un environnement violent en toute sécurité.